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Le taux d’intérêt légal

==> Domaine du taux d’intérêt légal

Le taux d’intérêt légal est celui qui a vocation à s’appliquer dans un certain nombre de situations prévues par la loi ou la jurisprudence.

Ce taux de référence est principalement utilisé dans les procédures civiles ou commerciales.

L’article 1231-6 du Code civil énonce en ce sens que « les dommages et intérêts dus à raison du retard dans le paiement d’une obligation de somme d’argent consistent dans l’intérêt au taux légal, à compter de la mise en demeure ».

L’article 1231-7 dispose encore que « en toute matière, la condamnation à une indemnité emporte intérêts au taux légal même en l’absence de demande ou de disposition spéciale du jugement. ».

==> Fixation du taux d’intérêt légal

Initialement, le taux d’intérêt légal était établi par le législateur lui-même. Par une loi du 3 septembre 1807 il avait, par exemple, été porté à 5%.

Afin d’apporter un peu plus de souplesse à ce système qui, en période de forte inflation monétaire, ne permettait pas de rémunérer suffisamment les créanciers, la loi n° 89-421 du 23 juin 1989 relative à l’information et à la protection des consommateurs a prévu que le taux d’intérêt légal serait dorénavant fixé par décret « en fonction de la moyenne arithmétique des douze dernières moyennes mensuelles des taux de rendement actuariel des adjudications de bons du Trésor à taux fixe à treize semaines ».

Le calcul, fondé sur le taux de financement de l’Etat à treize semaines conduisit toutefois à une baisse très forte de son niveau dans un contexte où les taux sans risque de court terme étaient pratiquement nuls.

Parce qu’il était particulièrement bas, le taux légal n’était nullement dissuasif pour les débiteurs contre lesquels courraient des intérêts moratoires.

Aussi, Le législateur est-il intervenu une nouvelle fois dans le dessein de rendre à la fois plus représentatif du coût de refinancement de celui à qui l’argent est dû et de l’évolution de la situation économique.

L’ordonnance n° 2014-947 du 20 août 2014 relative au taux de l’intérêt légal a institué, dans cette perspective, une distinction entre deux taux légaux fondée sur le coût de refinancement de deux catégories.

L’article 313-2 du Code monétaire et financier prévoit désormais que le taux légal « comprend un taux applicable lorsque le créancier est une personne physique n’agissant pas pour des besoins professionnels et un taux applicable dans tous les autres cas. ».

Dans les deux cas, il est calculé semestriellement, en fonction du taux directeur de la Banque centrale européenne sur les opérations principales de refinancement et des taux pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement.

Toutefois, pour les particuliers, les taux pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement pris en compte pour le calcul du taux applicable sont les taux effectifs moyens de crédits consentis aux particuliers.

==> Modalités de calcul du taux d’intérêt légal

Les modalités de calcul du taux d’intérêt légal sont précisées à l’article D. 313-1-A du Code monétaire et financier.

Aux termes de cette disposition :

La Banque de France procède aux calculs précités et en communique les résultats à la direction générale du Trésor au plus tard quinze jours avant l’échéance de publication.

Le ministre chargé de l’économie fait procéder à la publication par arrêté au Journal officiel de la République française des taux qui serviront de référence pour le semestre suivant.

==> Majoration du taux d’intérêt légal en cas de condamnation judiciaire

TAUX D’INTÉRÊT LÉGAL
AnnéeTaux
2018 (1er semestre)3,73 % si le créancier est un particulier

0,89 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2017 (2e semestre)3,94 % si le créancier est un particulier

0,90 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2017 (1er semestre)4,16 % si le créancier est un particulier

0,90 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2016 (2e semestre)4,35 % si le créancier est un particulier

0,93 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2016 (1er semestre)4,54 % si le créancier est un particulier

1,01 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2015 (2e semestre)4,29 % si le créancier est un particulier

0,99 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
2015 (1er semestre)4,06 % si le créancier est un particulier

0,93 % pour les autres créanciers (professionnels, etc.)
20140,04 %
20130,04 %
20120,71 %
20110,38 %
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